Le désir d'enfant

Avoir un enfant n'est pas anodin. Il s'agit d'une grande réflexion à avoir en amont. Les listes indiquées dans l'article ne sont pas exhaustives !

La question à se poser est plus subtile et plus profonde. Il ne s'agit pas de savoir si vous voulez avoir un enfant, mais plutôt si vous voulez devenir parent.

Si la forme de la question peut être sensiblement la même, la réponse sera nettement différente.

En effet il n'est plus question "d'avoir un enfant" comme on achèterait une plante, mais bien de savoir si vous vous sentez prêt à assumer les avantages et les inconvénients que cela comporte.

Une charge en plus

C'est déjà une charge mentale à plein temps. En effet, juste après la naissance de votre bébé, il n'y aura plus que lui dans votre vie : vous l'entendrez pleurer même lorsqu'il ne pleure pas, vous serez inquiète quand vous l'entendrez trop, ou plus, lorsqu'il ne dort pas assez, ou trop longtemps...

Votre vie va tourner autour de ce petit être pendant les premiers mois de sa vie, un instinct qui peut vous inciter à rester chez vous pour vous remettre de votre accouchement et apprendre mutuellement à vous connaître, vous, le bébé et le.la partenaire. C'est un équilibre qui peut se trouver très rapidement, ou au contraire prendre plusieurs mois. Ca s'appelle le post-partum qui est différent d'une femme à une autre.

Il est possible de se sentir perdue et seule les premiers temps. Retrouver un équilibre implique d'être capable de se demander réellement ce que vous voulez, comment, pourquoi et comment l'exprimer au "je" :

J'ai besoin de me retrouver seule
J'ai besoin de sortir boire un verre pour m'écarter un peu du quotidien de maman et me sentir à nouveau femme
J'ai besoin de faire garder le bébé pour prendre une douche sereinement en le sachant en sécurité
J'ai besoin d'un câlin
...

Exprimer ses besoins pour que l'autre comprenne concrètement ce que vous attendez de lui nécessite de savoir s'écouter et comprendre votre fonctionnement.

Responsabilités

24h/24 et 7j/7

Il n'y a pas de répis pour de jeunes parents. Le bébé a besoin de téter et de réconfort à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Heureusement, il existe des personnes pouvant garder votre petit afin de trouver ces instants plus ou moins fréquents (famille, nounou, baby-sitter ...)

Vous serez responsable de sa santé ainsi que de ses besoins primaires (manger, boire, hygiène, affectif, santé)

Parfois même en sortant il est possible de penser à votre enfant et moins profiter du moment présent. Il est important de savoir l'exprimer, au besoin se rassurer en appelant la personne qui garde votre bébé, respirer profondément et retourner à vos activités. Pourquoi ? Une maman nourrie de ce qu'elle aime faire reviendra plus sereine et pleinement présente pour son enfant et son.sa partenaire.

Argent

Si nous ne faisons pas d'enfant pour l'argent, il est tout de même nécessaire d'en parler.

Oui la CAF nous aide à founir le nécessaire à son bébé. En Mars 2022, il existe :

- La prime à la naissance fait face aux premières dépenses liées à l'arrivée de bébé. Selon vos revenus, votre situation et si vous remplissez toutes les conditions, cette prime peut atteindre 948,27€ par enfant (si vous avez des jumeaux ou plus). Elle est versée en une fois au cours du 7ème mois de grossesse.

- La prime à l'adoption fait face aux premières dépenses liées à l'arrivée de votre enfant. Selon vos revenus, votre situation et vous vous remplissez toutes les conditions, cette prime peut atteindre 1896,52€ à compter du mois d'arrivée de votre enfant dans le foyer.

- L'allocation de base est attribuée par famille. Il est versé autant d'allocations de base que d'enfants nés du même accouchement ou adoptés simultanément. Elle est de 171,91€ à taux plein, et de 85,96€ à taux partiel, par mois. Cette allocation est versée tous les mois jusqu'au mois précédent le 3ème anniversaire de l'enfant. En cas d'adoption, elle est versée pendant 12 mois minimum, dans la limite du 20è anniversaire de l'enfant.

A cela, il est nécessaire de déduire les dépenses liées au bébé ou à l'enfant :

Les couches (lavables ou jetables)
Le lait en poudre si vous n'allaitez pas
Les vêtements
La nourriture en pots ou celle que vous lui préparerez
Le siège auto
Un moyen de déplacement (poussette, écharpe ...)
Les chaussures
Le médecin et les médicaments, qu'il faut parfois avancer
...

Parfois (souvent selon votre mode de vie) les dépenses liées à votre enfant dépasseront le montant des allocations.

La pression sociale

Tu ne veux pas d'enfant ? Tu le regretteras plus tard (ou l'horloge biologique)
Dépêche-toi, vu ton âge ça ne sera bientôt plus possible
Tu as le temps avant d'avoir des enfants, profite de la vie
Tu ne l'allaite pas ? C'est très bon pour le bébé puis c'est trop beau !
Tu l'allaites encore ? Il ne va plus te lâcher
Il est tout le temps dans les bras c'est pour ça qu'il ne supporte pas ceux des autres
Il ne dort pas tout seul ? Vous ne devez plus avoir de vie !
Ah mais avant on ne s'embêtait pas avec...
Pose le ton bébé il ne va pas s'enfuir, il pleurera un peu puis il s'arrêtera
...

Vous avez déjà entendu ce genre de phrases ? Ce sont des injonctions que l'on fait principalement aux femmes. Quoi que vous fassiez, il y aura toujours quelqu'un pour vous dire comment faire. Il est important de savoir être ancrée et pourquoi vous faites comme vous avez choisi de faire.

Il n'y a pas de bonne façon d'élever un enfant, mais plutôt que de vous proposer leur aide, l'entourage peut vous expliquer ce qu'il convient de faire tout en précisant qu'ils ne sont pas parfait. C'est humain, remettre en cause une éducation peut (pour eux) revenir à dire "j'ai été un mauvais parent".

Personne ne veut être un mauvais parent, ce qui peut amener certains conflits générationnels. Ils ont été de bons parents avec leur savoir de l'époque, vous êtes de bons parents avec vos savoir actuels.

L'apprentissage

Un enfant a besoin, non pas d'éducation, mais d'une instruction. Ce qui amène une subtilité particulière.

Il y a aussi certains apprentissages, comme le fait de manger seul, parler ou marcher.

Si tout ceci est évident, il l'est beaucoup moins pour un parent. En effet, en tant que parent vous allez devoir faire face à des apprentissages.

Celui d'apprendre à connaître votre bébé ou enfant, les signaux qu'il va envoyer. Par exemple un bébé vous appelle avant de pleurer. Ou pleurer de suite tout dépend de ce dont le bébé a besoin. La reconnaissance des pleurs peut mettre plusieurs mois à arriver et il peut être déconcertant de se retrouver, avec tant de bonne volonté, démunie devant les pleurs de son enfant. Il y a les pleurs de faim, parce qu'il veut être changé, il a besoin d'un câlin, la journée a été éprouvante pour lui il a besoin de se décharger en pleurant (dans ca cas il n'y a rien à faire, juste à le prendre dans vos bras jusqu'à ce qu'il ai fini). Vous apprendrez à écouter et décoder.

Parfois votre enfant plus grand va "piquer une crise" sans vraiment savoir pourquoi. Il sera judicieu de refaire mentalement la journée pour savoir si vous avez fait des courses (moment stressant pour les enfants), si ils sont restés enfermés trop longtemps (trop d'énergie accumulée), si ils ont été chez quelqu'un d'autre (se retient d'être lui-même et décharge à l'arrivée du parent) etc...

Si parfois vous perdrez patience, sachez que vous comprendrez de mieux en mieux les besoins de votre enfant. Vous apprendrez à observer et anticiper.

Une grosse parenthèse à propos de la patience, parfois vous vous énerverez pour un rien, cela peut être dû à la lune, à votre cycle ou alors... roulement de tambour ... parce que vous vous êtes oubliée trop longtemps ! C'est votre besoin de faire des choses pour vous qui s'exprime et il est important de l'écouter en se réservant un temps pour vous. Comme lorsque vous prenez un rdv chez le médecin et que quelqu'un vous sollicite, vous lui répondez que vous n'êtes pas disponible à ce moment-là. C'est pareil pour votre moment, faites-en ce que vous voulez : danser, peindre, lire, jouer, regarder la télé ... Quelque chose qui vous met de bonne humeur, bonne hhumeur quue vous conservez après l'avoir fait !

Parfois votre enfant va dire des gros mots, insulter, taper. Non ce n'est pas bien, il sera intéressant de vous observer lorsque vous communiquez avec lui lorsque vous êtes pris.e dans une émotion. Si votre enfant reprend les mêmes mots et reproduit les mêmes gestes, vous pourrez corriger vous-même le comportement. Vous apprendrez à vous remettre en question et vous améliorer.

Alors c'est pour quand ?

Vous avez une idée des "avantages" et des "inconvénients" de devenir parent et vous le souhaitez toujours ?

Alors cette aventure peut vous correspondre !

Ou pas tout de suite.

Ou pas du tout... Et c'est ok ! Il n'y a pas de justification à faire ou à avoir.

C'est une aventure de l'âme ou tout change autour de vous à une vitesse parfois destabilisante. Cette aventure vous poussera dans vos retranchements et vous fera grandir plus que vous ne l'auriez imaginé (c'est possible aussi sans enfant).

Les émotions fluctuent à grande vitesse. Entre la joie, la tristesse, la culpabilisation, la remise en question, les coups de fouets qu'on se donne à soi-même, la colère, la rage, l'étonnement, les rires, l'excitation ...

Pour autant ce choix (quand on a la chance de pouvoir choisir) est fait en conscience de tout ce que ça implique. Pour ne plus jamais entendre "si j'avais su ..."

Marie Gerfaud

Vous allez entrer dans un monde que vous n'auriez jamais cru possible de créer.